Rencontre avec Julien Carpentier et Louka Meliava : L'amour au pluriel
- Chiara Groux
- 7 févr.
- 14 min de lecture
C’est sur la jolie terrasse d’un café parisien que nous avons rencontré Julien Carpentier, réalisateur, et Louka Meliava, acteur, à l’occasion de la série Dear you, adaptée du roman d’Emily Blaine qui sort aujourd’hui. Sous le soleil (timide) de la ville, les deux artistes se prêtent au jeu de l’interview croisée, partageant souvenirs de carrière, anecdotes de tournage et réflexions sur leur époque. Chacun défend avec passion son métier et la manière dont il l’exerce. De la place de la fiction dans la société à l’évolution des relations humaines, en passant par leur propre vision des liens qui nous unissent, ils se livrent avec sincérité. Rythmé par des rires, une complicité évidente et une douceur mutuelle, cet échange est une ode à l’amour et à l’amitié, sous toutes ses formes !

© Pauline Mugnier
CNB : Vous avez un point commun : vous avez tous les deux commencé votre carrière à la télévision. Toi, Julien, en tant que réalisateur et scénariste, et toi, Louka, en tant qu’acteur. Si vous pouviez commencer par me raconter vos débuts de carrière ?
Louka Meliava : Mon premier tournage, c’était à la télévision, tu as raison. Je faisais une apparition dans Nicolas Le Floch, une toute petite apparition de 2 minutes où je jouais un vendeur et je me faisais tuer au bout de deux minutes. Après, j’ai fait La Belle et la Bête. En même temps, je prenais des cours de théâtre aux Cours Florent en Classe Libre et à l’Esca, et je jouais au théâtre. En parallèle, j’avais des tournages, j’ai fait Respire, Un moment d’égarement, Camping 3.
Julien Carpentier : T’as fait la Belle ou la Bête ?
Louka : Je faisais le frère de la Belle, j’aurais adoré faire la Bête !
CNB : Et tu as toujours continué à faire du théâtre parallèlement à ta carrière d’acteur ?
Louka : Oui, oui !
CNB : Selon toi, ce sont deux métiers qui se complètent ?
Louka : Ce sont deux métiers différents, mais il y a le même plaisir du jeu, c’est juste l’approche qui est différente et le résultat aussi, mais le plaisir est le même.
CNB : Et toi, Julien, peux-tu me parler des débuts de ta carrière ?
Julien : Alors déjà, "carrière", c’est un mot que je trouve particulier, mais en tout cas, professionnellement, ça démarre en télé en tant qu’assistant de production, puis chargé de prod sur des fictions et des émissions de télé. Mon objectif était de pouvoir écrire. Un jour j’ai écrit un programme court que j’ai envoyé à Canal+ et la directrice des fictions’a proposé de me rencontrer. Ça m’a permis d’avoir ma première casquette d’auteur. J’ai travaillé pour beaucoup d’émissions de télévision, j’en créais plein, que ce soit jeunesse, documentaires… Et ensuite, j’ai basculé à la réalisation en proposant de m’occuper d’un projet dans cette boîte de production, en faisant des documentaires, des docu-fictions, des programmes courts, pour m’amener finalement jusqu’à la fiction.
CNB : Quelle différence observes-tu entre la réalisation de documentaires et celle de courts ou longs métrages ?
Julien : Déjà, j’ai appris en faisant. Le point commun est le fait d’être très présent au montage, et d’apprendre à tourner par le montage. En point commun, forcément, il y a de la mise en scène, mais ce ne sont pas forcément les mêmes délais. Quand c’est une approche personnelle ou une commande associée à un diffuseur, ce n’est forcément pas la même approche, mais il y a beaucoup de points communs.
CNB : Louka, j’aimerais revenir sur les acteurs et actrices avec qui tu as eu l’occasion de tourner. Tu as collaboré avec Vincent Cassel, Léa Seydoux, Gérard Jugnot, Franck Dubosc dans Camping 3, mais aussi plus récemment dans Un Ours dans le Jura, aux côtés de Laure Calamy, Kim Higelin et Benoît Poelvoorde. Qu’as-tu retenu de ces expériences aux côtés de grandes figures du cinéma ?
Louka : Ça m’a appris qu’il n’y a pas de grandes méthodes ! Chacun a sa manière de travailler, chacun est unique, on peut s’en inspirer, s’inspirer de chacun, mais il faut garder sa personnalité et garder sa méthode qui convient pour travailler.
CNB : Est-ce qu’ils t’ont donné des conseils ?
Louka : Non, pas forcément, mais ce qui m’a marqué c’est de les voir se connaître. Par exemple, Franck Dubosc, j’ai un souvenir où il se connaît tellement par cœur qu’un petit rictus sur le coin de la bouche peut changer la scène. J’ai un souvenir où il voulait retourner une scène où il a fait ce petit rictus-là, et la scène fonctionnait directement mieux, car il savait parfaitement ce que ça allait donner à l’image.
CNB : Et donc tu as travaillé deux fois avec Franck Dubosc. Est-ce que tu apprécies l’exercice de retravailler avec les mêmes personnes ?
Louka : Oui ! Ça veut dire qu’ils me font confiance et que la première fois, j’ai fait quelque chose de bien.

© Pauline Mugnier
CNB : Julien, tu as réalisé ton premier long métrage La Vie de ma mère, avec Agnès Jaoui dans le rôle principal. Tu l’avais en tête dès le départ pour ce personnage. Comment lui as-tu présenté le projet ?
Julien : Je lui ai proposé le projet à la sortie d’une pièce de théâtre dans laquelle elle jouait. C’était, à l’époque, un projet de court métrage, et je voulais que ce soit elle dans le rôle, sans forcément me dire que c’était possible ou impossible. Je voulais juste lui proposer, c’était il y a 10 ans. Je suis allé la voir avec mon petit document, assez fébrilement, elle m’a répondu 15 jours plus tard en me disant qu’elle avait adoré, mais qu’elle ne jouait pas dans les courts métrages par faute de temps. Et donc j’ai dit : “Dans ce cas-là, ce sera un long métrage.” Elle m’a répondu qu’elle adorerait et donc, à partir de là, je me suis mis à l’écriture. C’était à une époque où je rêvais de faire un long métrage, mais je n’avais pas vraiment les moyens d’y accéder, donc ça m’a donné une impulsion pour le faire. Et pendant 10 ans, on a continué à se voir, à discuter du film, elle m’a donné vachement confiance et ça reste une marraine d’exception. Elle m’a donné confiance et m’a permis de rêver.
CNB : Est-ce que c’est un exercice particulier d’écrire un rôle sur mesure ?
Julien : Oui, parce que ces 10 années ont été très importantes pour l’écriture, j’ai pu apprendre à la connaître quand elle était dans l’intimité. On s’est retrouvés en voyage en Italie ensemble où on a vraiment appris à se connaître. J’avais accès à des choses que je pouvais percevoir d’elle, que les autres metteurs en scène ne lui offraient pas forcément. Je l’ai vue danser, je l’ai vue chanter, j’avais vraiment envie de lui offrir un rôle où elle pouvait s’épanouir avec tout ça. Donc c’était hyper intéressant de faire tout ce chemin avec elle. Après, écrire sur mesure… Aujourd'hui, j’ai une autre approche. J’aime bien écrire pour quelqu’un, et proposer à quelqu’un d’autre le rôle. À l’écriture, on s’inspire souvent de ce qu’on a vu chez un comédien, et parfois ils veulent aller vers un terrain qui les challenge davantage. Donc je ne pense pas que ce soit la meilleure façon d’écrire et de travailler, je ne reproduirai pas forcément cela à l’avenir.

© Pauline Mugnier
CNB : Louka, tu as joué dans différents registres de films. On t’a vu récemment dans des comédies, qu’est-ce qui te plaît dans ce registre ?
Louka : C’est une question particulière, car il n’y a pas que la comédie qui me plaît. Ce registre, je le trouve particulier : il y a un rythme différent, un jeu différent, mais ce n’est pas le genre qui me plaît le plus. Moi, j’essaie de ne pas m’enfermer dans un genre. En France, on enferme les comédiens assez rapidement, et c’est ce que j’ai toujours voulu éviter. Et si on regarde dans l’ordre de mes projets, j’ai d’abord commencé par une comédie, mais je suis ensuite allé sur un drame, puis retour vers la comédie romantique, ensuite le cinéma d’auteur… J’essaie de jongler entre les genres.
CNB : C’est un choix de toucher à tout ?
Louka : Oui complètement. Je rêverais de faire du fantastique ! J’ai encore des rôles à découvrir.
CNB : J’aimerais qu’on revienne sur votre rencontre. Comment s’est-elle déroulée ?
Louka : Elle s’est déroulée tout simplement ! Je suis passé par un casting, je suis arrivé un peu stressé, mais j’ai pris ça comme une séance de travail. Et c’est d’ailleurs ce qui s’est passé, on a travaillé une scène et Julien nous regardait. Mais ça a été plutôt rapide, parce qu’un casting, c’est à la chaîne. Je ne sais pas ce que tu as ressenti, toi, Julien ?
Julien : Bah tu as eu le rôle ! (Rire), donc a priori, positif. Mais oui, on ne se connaissait pas donc on s’est rencontrés dans un moment assez formaté qui est le casting. On découvre à la fois une personnalité, son rapport au personnage et son rapport à l’humain. C’était aussi important pour moi que ça match humainement. C’est aussi ça un tournage : c’est du stress, de la tension, un tournage assez intense, donc il faut aussi savoir qu’il y aura un feeling qui nous permettra de passer tout ça. Je me suis dit que Louka était quelqu’un avec qui j’avais envie de travailler, et il a proposé quelque chose de très intéressant pour le personnage d’Alex Blake. Et il a eu le rôle !
Louka : Moi, c’est surtout à la deuxième rencontre, je suis arrivé avec des propositions sur le rôle et il était d’accord avec moi à peu près sur la globalité, donc c’était assez rapide ! On a parlé du projet pendant 5 minutes, et on a enchaîné avec une discussion de 55 minutes sur le basket (Rire).
CNB : Et qu’est-ce qui t’a plu à la lecture du scénario ?
Louka : Sur ce projet, ce n’était pas que le scénario mais la globalité du projet, le casting qui a été fait et Julien en tant que réalisateur. Je me suis rendu compte très vite qu’il était à l’écoute de mes propositions et c’est ça qui m’a plu. On a pu adapter et faire évoluer le scénario. Julien a fait un travail en amont assez considérable, et cette rencontre m’a vraiment marqué. On s’est très vite regardés droit dans les yeux, on s’est parlé de tout et de rien, et je me suis dit : "ça va être trop cool !".
CNB : Et toi Julien, est-ce que tu as laissé beaucoup de place à l’improvisation dans la mise en scène ?
Julien : Non, c’était très préparé. Les rythmes de tournage étaient assez rapides. Il faut être assez prêt, et je savais ce que je voulais quand on était sur le tournage. Pour ce qui est de la façon dont les comédiens et comédiennes allaient appréhender la scène et interagir entre eux, on en parlait ensemble. Il y avait des ajustements, car le cinéma c’est quelque chose de vivant et il faut laisser cette place-là.
Louka : Et même ! Sur l’instant, tu nous laissais une marge de liberté assez conséquente. On pouvait changer des mots, on pouvait rendre des phrases silencieuses en les jouant par le regard. Certains réalisateurs disent qu’il faut respecter le texte et toi, tu n’étais pas forcément comme ça.
Julien : Oui, je pense que quand on peut remplacer une phrase par un regard, ça a beaucoup plus de force et d’intensité. Donc forcément, on se demandait si on ne pouvait pas dire quelque chose autrement, et ça permettait de rendre les choses plus précises. C’était ça mon désir de base, c’est mon approche.
CNB : Est-ce que vous pourriez me pitcher rapidement la série Dear You, qui sort sur Prime aujourd’hui ?
Julien : C’est l’histoire d’Alma interprétée par Carla Poquin, qui est guest relation manager dans un hôtel. Elle s’occupe des clients importants et va être séduite par un client qui s’appelle Alex Blake, interprété par Louka Meliava, et par un barman qui s’appelle Naïm, interprété par Terence Telle. Un triangle amoureux s’installe, et on va suivre ses aventures ainsi que celles de ses amis en parallèle.
C’est résumé, ce n’est pas hyper évident parce que c’est 15 épisodes et il se passe beaucoup de choses. Il faut regarder la série !
CNB : Et la série est donc tirée du livre Dear You d’Emily Blaine, quelle liberté vous avez eue dans l’adaptation ?
Julien : Je suis arrivé sur le projet à un moment où il y a eu tout un tas de réflexions sur la façon dont l’adaptation allait se faire. Elle a écrit ce livre il y a dix ans, et pour un tas de raisons, la société a évolué, les rapports hommes-femmes ont évolué, en tout cas, il y a des choses qu’on ne peut plus montrer, et à juste titre. C’est une romance avec certains codes.
Louka : Elle-même a d’ailleurs dit que si elle avait écrit le bouquin aujourd’hui, elle l’aurait écrit complètement différemment.
Julien : Donc il y a eu cette réflexion avec les auteurs, et ensuite, moi, je me suis emparé des textes et je me les suis appropriés. Mais je ne l’ai pas adapté au sens strict.
CNB : Au niveau du casting de la série, il y a des nouvelles têtes, et des comédiens et comédiennes qu’on a plus l’habitude de voir sur les réseaux sociaux, je pense notamment à Carla Poquin, Juliette Katz, Terence Telle… Est-ce que c’était une volonté de mettre en avant une nouvelle génération d’acteurs et d’actrices ?
Julien : Oui ! Je trouve ça hyper intéressant de faire appel à de nouveaux visages qui n’ont pas un milliard de background et d’histoires ou ne sont pas associés à des rôles, même si évidemment, les comédiens ont le droit d’avoir leur propre récit. Mais pour cette série qui évoque tout un tas de problématiques de la génération actuelle, je trouvais ça bien de ne pas projeter trop de choses, et j’avais surtout envie de découvrir de nouveaux talents !

© Pauline Mugnier
CNB : Dans la série, vous abordez les relations interpersonnelles, qu’elles soient amoureuses ou amicales. Il y a plusieurs formes d’expression de ces relations, notamment à travers les codes de séduction, les formes de couples, etc. Était-ce un point d’honneur pour vous de mettre ce genre de schéma en avant ?
Julien : Pour Louka, oui, car il est dans ce genre de schéma amoureux donc il avait envie d’en parler (Rire). Je rigole, c’était gratos ! Et hop, une balle perdue.
Louka : (Rire) Ce n’est même pas vrai en plus ! Non, mais dans cette série, on parle de l’amour au pluriel, donc c’est important de le représenter à l’écran. C’est une histoire qui explore autant l’amour que l’amitié, et il existe mille façons de les vivre et de les ressentir. Alors autant en parler et les mettre en image !
Julien : Et ce sont des problématiques actuelles. Même si ce n’est pas le cas pour tout le monde. Tout le monde ne se questionne pas sur le fait d’avoir un couple ouvert ou non... mais ce sont des questions plus simples à se poser aujourd’hui, c’est plus assumé et moins tabou. Et donc forcément, il y a une génération qui a accès à ces questionnements-là et qui a envie de se faire une idée sans être formatée par un schéma hyper classique du couple. La question ouvre tout un tas de perspectives sur la façon dont on rencontre l’autre, sur la façon dont on a envie d’aimer et d’être aimé. Ce sont des questions qu’on se pose plus librement qu’avant.
Louka : Et la série montre aussi l’idée qu’on puisse être perdu au milieu de tous ces questionnements !
CNB : La série aborde également une intrigue autour de cette fameuse application de rencontre. Selon vous, quel impact ces plateformes ont sur les relations interpersonnelles aujourd’hui ? À une époque où les rencontres passent de plus en plus par le digital, comment percevez-vous ce rapport à la connexion et aux nouvelles dynamiques amoureuses ?
Julien : Je trouve que c’est une question intéressante, notamment sur la manière dont on se perçoit soi-même, parce que ça peut être assez violent. Quand on s’inscrit sur une application de rencontre, on est parfois dans une zone de vulnérabilité, après une rupture, etc. Donc il y a déjà un déficit d’estime de soi quand on s’y inscrit. Il faut être vachement prudent avec ça.
CNB : Cette application de rencontre dans la série Dear You propose un profil sans photos avec un anonymat quasi complet. Dans une époque où le visuel est omniprésent, pensez-vous qu’on pourrait retrouver une forme de rencontre où les gens se concentreraient davantage sur la conversation que sur le physique ?
Louka : On est mal barrés, mais ce serait super bien ! En France, on est troisième sur le marché européen des applications de rencontre. C’est un marché qui fonctionne super bien ici !
Julien : Beaucoup pensent que la jeunesse s’oriente davantage vers la superficialité, mais au contraire, je pense qu’on observe aussi l’inverse : une volonté d’aller vers un ancrage beaucoup plus fort et puissant, de valoriser la vraie rencontre et les vrais échanges. Il y a même des études qui montrent qu’il existe maintenant un match au niveau des valeurs. On veut rencontrer des gens avec qui on partage des valeurs communes, et ça donne un premier ancrage hyper important. Il y a aussi des études qui montrent que les jeunes ont beaucoup moins de relations sexuelles, ça va dans le même sens je pense. On est loin de Mai 68, où les anciens racontent que c’était sauvage (Rire).
CNB : De façon plus générale, pensez-vous que la série Dear You dresse le portrait d’une nouvelle génération qui a des valeurs différentes de celles d’il y a dix ans ?
Louka : Nouvelle génération, je ne sais pas, parce que les personnages ont entre 25 et 35 ans, donc ma génération. Ce n’est pas une série qui parle des adolescents. On essaie de parler des années 1990-2000, une génération qui est entre l’ancien monde et le nouveau. On a été élevés dans l’ancien monde et on est influencés par ce nouveau monde et ses nouvelles valeurs.
CNB : Toujours sur les valeurs, Julien, dans ton film La vie de ma mère, tu abordes des thématiques profondes liées à la famille et aussi à la santé mentale, notamment la bipolarité. Selon vous, le cinéma et les séries peuvent-ils jouer un rôle dans la levée de certains tabous ou dans l'exploration de sujets souvent marginalisés ?
Louka : Ah oui ! C’est clair, et heureusement.
Julien : Oui, c’est la force du cinéma et de la fiction en général, de transmettre un message, de décaler un regard et de permettre d’ouvrir les yeux.
Louka : Et ça se passe depuis la nuit des temps. Ça a commencé avec le théâtre, avec les histoires qu’on se racontait dans une grotte. C’est fait pour transmettre des valeurs, faire évoluer le monde et donner notre vision du monde.
Julien : Ça permet aussi d’aborder des sujets et de lever le voile sur des thèmes qui ne sont pas forcément simples à aborder. Le fait que parfois la fiction s’empare de certains sujets permet d’engager le dialogue, et tout cela crée une ouverture de conscience et permet de faire avancer les choses. Mais toutes les fictions n’ont pas nécessairement besoin d’avoir cette approche-là.
CNB : La série sort aujourd’hui, et vous allez bientôt découvrir les retours et la réception du public. Julien, avec La Vie de ma mère, as-tu reçu des réactions particulières concernant la manière dont le film aborde la question de la santé mentale ?
Julien : Tous les jours. C’est ma plus grande fierté. Quand j’ai présenté le film, certaines personnes me disaient que ça leur permettait d’en parler à leur famille, de créer un dialogue. J’ai eu des retours assez intenses qui m’ont permis de me dire que ça dépasse tout ! Si mon film peut sensibiliser, j’ai tout gagné !
CNB : J’imagine que vous avez hâte de recevoir un retour du public. Comment comptez-vous aborder ces retours ?
Louka : Moi, je vais m’enfermer chez moi, couper tous les réseaux et rester dans le noir pendant une semaine (Rire).
CNB : Tu appréhendes les critiques ?
Louka : Non, non, c’est une blague. J’ai hâte de voir si ça va marcher et si notre travail sera entendu. J’ai hâte, car ça fait longtemps qu’on a fini le tournage, je suis impatient !
Julien : Après, les retours, c’est super, mais il ne faut pas en être dépendant. C’est un peu un danger. La première chose à avoir en tête, c’est que toutes les personnes sur ce tournage se sont donné à fond. Si ça fait écho auprès des gens et s’il y a du succès, et bien, c’est indépendant de notre volonté.
Louka : La seule chose qu’on pouvait contrôler, c’était notre travail sur le moment. Après, le reste appartient au public.
CNB : Avez-vous des projets ensemble ou individuels dont vous pourriez nous parler ?
Julien : Ensemble, on verra ! L’avenir nous le dira, probablement une saison 2 si le public suit. Me concernant, je suis en train d’écrire le scénario pour un prochain film, et voilà !
Louka : Et moi, je suis en préparation pour plusieurs pièces de théâtre. Il y a aussi des projets qui vont sortir comme Hell in Paradise de Leila Sy, qui sortira en fin d’année, Oxana de Charlène Favier, qui sortira en avril. Je vais rejouer la pièce Andromaque à partir d’octobre. Il y aura aussi la série Qui sème le vent, qui va sortir cette année sur Netflix, et bien sûr Dear You, qui sort aujourd’hui !
CNB : Qu’est-ce que je peux vous souhaiter pour la suite ?
Louka : Une saison 2 !
Julien : Et de l’amour !
Louka : Et de la santé !
Si vous souhaitez regarder la série Dear You, rendez-vous sur Prime Video.
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